Un « Passeport des Droits » pour faire connaître aux jeunes réfugiés leurs propres droits

Les droits des réfugiés mineurs à l’éducation, à la santé, à une protection psychosociale, au regroupement familial et à l’accès aux services ont été rassemblés dans un passeport d’un genre particulier. Le « Passeport des Droits » est le résultat de la collaboration entre deux organisations, le Kinoniko EKAV et le KEAN (Centre de nouvelles recherches alternatives).

Il s’agit d’un document, nommé symboliquement passeport, dans lequel sont résumés les droits fondamentaux des réfugiés mineurs en Grèce, droits qui sont garantis par des conventions internationales et intégrés dans la législation nationale. Les détenteurs mineurs de ce passeport ainsi que les personnes auxquels ils le montrent, prennent conscience que leurs droits sont garantis par les législations nationale et internationale. Le « Passeport des Droits » permet d’informer avec précision, de sensibiliser, de préserver avec force les droits des jeunes réfugiés. Le document a été écrit en grec, farsi, ourdou, et arabe et a déjà été remis aux mineurs non accompagnés.

« Nous souhaitions délivrer aux enfants un « Passeport des Droits » dans lequel figure tout ce qu’ils peuvent demander, voire exiger dans les différents services de notre pays. Je souhaite qu’à l’avenir ces droits soient une évidence et que ce passeport n’ait plus d’utilité », souligna le président du KEAN, Stavros Milionis, au cours de la manifestation organisée à Athènes pour présenter ce document.

Odysséas Boudouris, président du « Kinoniko EKAV », fit observer qu’ « un monde sans droits serait un enfer non seulement pour ceux qui verraient leurs droits piétinés, mais aussi pour nous tous » et ajouta : « Le concept de droit est indivisible. Soit il concerne tout le monde, indépendamment de l’origine, de la religion, de la race, soit personne. »

Selon Iraklis Moskof, secrétaire particulier à la Protection des mineurs non accompagnés auprès du ministre de la Migration et de l’Asile, également présent lors de cette présentation du document « il s’agit d’un passeport des obligations d’une société qui a des lois et prend la défense des droits de tous les hommes ». M. Moskof ajouta, en s’adressant aux jeunes mineurs isolés présents à cette manifestation : « En tant qu’État nous tenons à soutenir votre volonté d’intégration, de participation, d’éducation, votre soif de savoir, vos espoirs et vos rêves. Souvent, vos rêves se heurtent à des situations difficiles, mais il aura toujours, dans notre État, des personnes dévouées prêtes à vous soutenir. »

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Des Playmobil pour représenter les réfugiés

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Des figurines playmobil sont utilisées pour représenter certains épisodes de la vie des jeunes réfugiés. Ils tentent de survivre dans des embarcations à la dérive, ils sont incarcérés, ils reçoivent les premiers secours dans un hôpital, ils étudient à l’école.

La photographe Christina Vazou a choisi d’utiliser ces figurines-là comme « support » dans des ateliers de photographie qu’elle organise pour des garçons âgés de 13 à 18 ans, dans des foyers d’accueil du Kinoniko EKAV. Des photographies de ces ateliers ont été exposées à l’occasion de la présentation du « Passeport des Droits ».

Les jeunes ont eu en main – pour la première fois dans la plupart des cas – des figurines Playmobil et ont été invités à les utiliser pour représenter des scènes de leurs vies et leurs droits les plus importants. « Les Playmobils sont expressifs et très ciblés », explique la photographe Christina Vazou. « Ce qu’ils ne diraient pas avec des mots, ils l’expriment au travers des images qu’ils ont fabriquées. »

Au cours de ces ateliers, Mme Vazou a perçu l’immense besoin de protection de ces jeunes. « J’ai été bouleversée en constatant que dans toutes les scènes qu’ils créent, ils placent des petits bonhommes autour de la famille, ou de l’école. Ils m’ont expliqué que ces bonshommes protègent les autres. Ils utilisent aussi des figurines de policiers pour monter leur désir d’être protégés par la police. »

Elle explique que son but, dans ces ateliers « n’est pas d’enseigner des techniques mais que la photographie soit le vecteur de leurs émotions, de leurs sentiments ». « D’ordinaire, les jeunes souhaitent faire des portraits, mais j’essaie de les guider au-delà, pour qu’ils s’expriment grâce à la photo, qu’ils revendiquent, que leurs photos soient un témoignage de leur situation. »

M. Kouzinopoulou

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