Le jeune homme que vous voyez sur la photo est Chico, un jeune réfugié, le jour de la représentation du spectacle de la Scène Lyrique Nationale, auquel il a participé, « Untitled for now : An old fable ». Chico, un jeune particulièrement méritant, déjà bien intégré dans notre société, a vu sa demande de protection internationale refusée, alors que sa vie est menacée s’il est reconduit dans son pays. L’enfance de Chico, né en République Populaire du Congo, a été marquée par des événements tragiques. Quand il avait dix ans, toute sa famille a été massacrée par des soldats. Lui-même a échappé au massacre car il était absent de chez lui, mais il a bien sûr été contraint de fuir son pays, puisqu’il était lui-même menacé.

Accompagné de son oncle, il a fui au Maroc, où il a vécu de mendicité jusqu’à l’âge de 14 ans, suite à la mort de son oncle, survenue peu après leur arrivée dans ce pays. Sur une embarcation gonflable, il est parvenu ensuite en Lybie, d’où il a tenté de gagner, en bateau, l’Europe qui se trouvait en face et représentait la sécurité. Malheureusement, le rafiot a coulé au large de la Libye, et, privés de secours, nombre de ses compagnons de voyage se sont noyés. Une nouvelle fois, Chico a eu de la « chance » (!) semble-t-il, puisqu’il a été secouru par un navire de commerce italien. Il a été débarqué en Turquie et de là est parvenu à traverser la mer dans une barque jusqu’à Cos.

Chico a été accueilli le 24/12/2019 dans le Foyer « Néphélé 1 » du Kinoniko EKAV. Il parlait alors sa langue maternelle, le Lingala, et un peu de français. Dans l’apprentissage de la langue grecque, il a fait preuve alors de ténacité, de patience, de volonté à un point remarquable. Il participait à toutes les activités proposées dans le foyer, sans jamais manquer le cours de grec ! Durant trois ans, avec une assiduité constante, il a étudié au lycée professionnel du Pirée la spécialité d’électricien. Il a obtenu son diplôme avec la note de 15,5 et une excellente appréciation pour sa conduite. Tous ceux qui ont croisé son chemin ne tarissent pas d’éloges sur son caractère mais aussi sur la façon dont il est parvenu à s’intégrer dans la société grecque.

 À sa majorité, il a quitté le foyer de notre organisation et a été accueilli dans un appartement de séjour en semi-autonomie, encadré par un autre organisme. Il a aujourd’hui 20 ans et quand la décision a été prise de mettre fin aux programmes d’accueil des réfugiés en appartement, il a pris sa vie en mains et, avec un ami du même âge rencontré dans l’un de nos foyers, il a loué un appartement et ils subviennent à leurs besoins par eux-mêmes. Il a trouvé un emploi en CDI dans une usine de conditionnement à Aspropyrgo.

Au vu de ce qui précède, il est absolument incontestable que Chico NSCECI remplit les conditions pour obtenir le Statut de réfugié bénéficiant de la Protection internationale. La décision qui a été prise de lui refuser l’asile est incompréhensible et parfaitement arbitraire. Comme l’ont affirmé des organismes internationaux et des observateurs indépendants autorisés, en République Populaire du Congo, « les affrontements violents sont le fait de groupes armés qui se livrent à des crimes contre la population civile »

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que durant toutes ces années, Chico s’est entièrement consacré à réussir son intégration personnelle dans la société grecque et dans le monde du travail de notre pays.

Le Kinoniko EKAV et tous ceux qui ont eu la chance de connaître ce formidable jeune homme, continueront à se tenir à ses côtés, pour demander que lui soit accordée la Protection Internationale à laquelle il a droit.

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